lundi 28 novembre 2016


PROTÉGER ET ÉLARGIR UN ESPACE POLITIQUE ET SOCIAL FRANCHEMENT PROGRESSISTE
 
Déclaration commune à l’occasion des présidentielles et législatives du
•Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)
• Coordination Communiste (CC59/62 – RCC)
•Cercle Communiste d’Alsace (RCC)
•Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest
•Cercle Henri Barbusse (RCC)
•Réveil communiste
PROTÉGER ET ÉLARGIR UN ESPACE POLITIQUE ET SOCIAL FRANCHEMENT PROGRESSISTE
Même s’il est clair que la lutte anti-impérialiste, la résistance à l’offensive antisociale et le travail de reconstruction communiste conservent leur primat politique en toutes circonstances, les militants communistes et le mouvement ouvrier ne peuvent regarder avec indifférence les élections présidentielles et législatives qui, tous les cinq ans, re-déploient le rapport des forces entre les classes sociales dans notre pays. Et c’est encore plus vrai dans une situation où le FN et la droite versaillaise la plus ultra, celle qu’incarne Fillon, abordent l’élection présidentielle de manière extrêmement agressive.
 
 1 – La « France insoumise » et nous.
Les analyses respectives du PRCF et de la Coordination Communiste C59/62 (RCC) ont conduit nos deux organisations à constater que, dans les conditions actuelles, et malgré les insuffisances objectives de  la « France insoumise », la candidature Mélenchon pouvait être un point d’appui appréciable pour préserver et élargir l’espace politique indispensable au mouvement social, pour faire face à la fois d’une manière crédible au FN fascisant, au parti LR thatchérien et au PS maastrichtien et esquisser avec des centaines de milliers de citoyens mobilisés les prémisses du Front antifasciste, antilibéral, patriotique, populaire et écologique qui est indispensable pour résister à l’offensive du MEDEF, contrer la fascisation galopante et l’État policier, sortir la France de l’euro et de l’UE/OTAN, relancer la dynamique populaire indispensable pour que soit reposée sur des bases larges la question du socialisme pour la France.
Bien entendu, cela ne signifie en rien que nous, militants communistes 100% anti-UE qui voulons clairement reconstruire un Parti communiste en France, nous entendrions nous rallier à ou nous dissoudre dans un « mouvement » : pour nous la construction du front populaire antimonopoliste et antifasciste nécessite plus que jamais l’intervention unie et convergente des vrais communistes, jusques et y compris la reconstruction du vrai parti communiste français aujourd’hui dénaturé par des décennies de mutation révisionniste social-démocrate. Il n’y a pas opposition en effet, mais au contraire interaction dynamique, entre la reconstruction du parti, l’engagement communiste dans les luttes sociales et l’intervention ici et maintenant pour construire le front populaire antimonopoliste et antifasciste avec les militants progressistes, républicains, les syndicalistes de lutte, etc. qui s’engagent dans, autour, avec la « France insoumise », y compris des milliers de communistes las d’attendre que le PCF officiel, désormais confondu avec le Parti de la Gauche Européenne, adopte une position claire, indépendante du Parti socialiste au lieu de « lire » la conjoncture politique à partir d’une grille purement politicienne dictée de A à Z par des questions d’appareil et de places. La rupture avec le PS est la question posée et à résoudre.
Cela n’interdit nullement, bien au contraire, d’exprimer nos positions indépendantes, critiques et constructives tout à la fois, pour que la dynamique autour de la candidature Mélenchon, qui est aujourd’hui centrée plutôt sur la partie progressiste et résistante des classes moyennes, opère une critique beaucoup plus franche et centrale de la funeste « construction » européenne. La formule de JLM « l’UE, on la change ou on la quitte ! », marque en effet une avancée intéressante dans l’idée d’une rupture franche avec l’UE puis, implicitement, elle pose enfin la question, d’un « FREXIT » progressiste ouvrant la voie à un affrontement de classes et de masse avec l’oligarchie dans les directions conjointes de l’indépendance nationale, des nationalisations démocratiques, du progrès social, de la coopération internationale et, in fine, de la rupture révolutionnaire avec le grand capital et son système. En même temps, cette formule « reste au milieu du gué » en laissant entendre qu’une « négociation » pourrait arracher à l’impérialisme allemand des concessions permettant à la France de demeurer dans l’UE, alors que  l’UE-OTAN a été conçue pour détruire les acquis sociaux, menacer la paix derrière l’impérialisme US, écraser les souverainetés nationales, dominer l’Europe de l’Est et du Sud, recycler l’impérialisme allemand, maintenir la domination néocoloniale sur l’Afrique, imposer un modèle culturel et sociolinguistique régressif aux peuples d’Europe et du monde.
 
Face à cette contradiction de classe que comporte la formule « en mouvement » de JLM sur l’UE, deux attitudes sont possibles :  soit considérer statiquement qu’il s’agit d’un point d’arrivée et, dans cette hypothèse, soit rallier les conceptions « alter-européistes » de la petite bourgeoisie et rallier le réformisme, soit considérer qu’il s’agit d’un point d’appui à développer et à travailler pour que, expérience de l’UE et explications des communistes aidant, une majorité d’insoumis deviennent à 100% insoumis à l’UE et comprennent qu’il n’y a rien à négocier avec l’UE, que la souveraineté des peuples ne se négocie pas et que la sortie unilatérale de l’UE-OTAN est la condition incontournable du changement progressiste en France.
De même, les communistes ne doivent-il ni adhérer passivement à la « révolution citoyenne et pacifique » que propose JLM, ni la refuser avec dédain, mais expliquer patiemment que la conquête d’une véritable démocratie populaire passe par l’expropriation complète du capital, par le pouvoir du peuple, en un mot par la révolution socialiste dans laquelle la classe ouvrière et son parti reconstruit joueront un rôle central et moteur. Et dire cela ne serait pas « plomber » ou « gêner » le regroupement des « insoumis », mais bien au contraire leur permettre, en ouvrant en grand le débat sur le Frexit progressiste et sur le socialisme, d’intéresser enfin des millions d’ouvriers et d’employés qui se détournent des élections ou qui lorgnent du côté du FN parce qu’ils se laissent prendre à sa fausse radicalité patriotique et sociale.
 
 2 – La « candidature communiste » et nous.
Nous, communistes, le plus souvent issus du PCF, mais organisés hors de ses structures, savons ce que nous devons à ce parti et son histoire, et ne souhaitons en rien « accélérer » la disparition du PCF en soutenant JLM. C’est au contraire une candidature PCF séparée et inaudible pour les larges masses, qui accélérerait ce processus, autant par l’image de ce parti qui a animé tant de fronts victorieux sans sectarisme que suite aux résultats qu’il obtiendrait au soir du premier tour.
Un front est toujours par définition hétéroclite, et il ne peut qu’évoluer d’une façon ou d’une autre, selon que le peuple y trouve sa place ou non. Seule l’action organisée et collective des communistes peut l’orienter dans un sens révolutionnaire, pourvu que leur poids politique soit suffisant et que leur analyse soit juste et lisible. Et parlant de communistes militant aux côtés de la « France insoumise », nous n’avons nullement à l’esprit Pierre Laurent ou M.-G. Buffet, dont il faut précisément contrer l’influence délétère sur ce rassemblement politique, mais tous les militants de terrain, y compris des structures de base du PCF, qui ont déjà rejoint ce front ou qui sont en passe de le rejoindre, et auxquels précisément, il faut fournir des éléments d’orientation proprement communiste.
Ainsi la question de l’identité communiste (centrale pour nous comme pour certains camarades du PCF attachés au marxisme), ne peut être instrumentalisée par une direction nationale social-démocrate en fonction de questions de places qui sont totalement déconnectées des revendications immédiates des travailleurs et de la nécessité de tout tenter pour conjurer le second tour cauchemardesque qui s’annonce entre Le Pen et Fillon. S’opposer à une direction sociale-démocrate, fut-elle celle du PCF, au moyen du soutien au front d’abord anti-PS que constitue la France Insoumise, ce n’est pas être « anticommuniste », au contraire, c’est faire échec à l’anticommunisme qui monterait en flèche si les communistes se présentaient dans ces élections comme uniquement soucieux de l’avenir d’un appareil discrédité plutôt que de l’avenir même de la classe ouvrière et de la nation. Et la réduction du débat à une superficielle concurrence entre « communistes du PCF » et « sociaux-démocrates de la France Insoumise » ne peut que nuire à la clarté de cette évidence: dans les rapports de forces actuels et prévisibles, aucun autre candidat que JLM ne peut espérer dépasser et frapper plus fort le PS sur sa gauche.
Cela étant, la direction du PCF-PGE s’est prononcée – de manière extrêmement ambiguë d’ailleurs – pour une « candidature communiste ». Nous pourrions apprécier cette orientation d’apparence identitaire si elle s’enracinait dans un vrai programme communiste comportant notamment la rupture totale avec l’UE et remettant en discussion la question du socialisme pour la France. Mais pour le moment, ce n’est pas du tout vers cela qu’on s’oriente : l’annonce d’une candidature ou d’une pré-candidature provisoire du PCF n’est absolument pas claire sur le contenu et André Chassaigne, dont le nom est souvent cité à ce sujet, a d’emblée prévenu qu’il ne se présenterait pas dans l’esprit de défendre l’identité communiste, encore moins de rompre avec l’UE, ni même, comme fait au moins JLM, de poser la question d’un possible « Frexit » progressiste, mais pour « rassembler la gauche », y compris les socialistes et les euros-écologistes. C’est si vrai que la commission économique du PCF vient de faire une critique de droite du programme de la « France insoumise » en lui reprochant de se référer à un « indépendantisme français » et d’évoquer la perspective d’une possible sortie de l’UE en qualifiant ces positions de «  nationalistes » et de « populistes ». C’est mot pour mot la critique que le PS pro-Maastricht adresse lui aussi à JLM. Rien n’est clair non plus sur un éventuel désistement du PCF au 1er tour en faveur du revenant politique Montebourg ou d’un autre candidat PS dans le cas où celui-ci gagnerait la « primaire » socialiste et qu’aussitôt, dans cette éventualité, l’aile droite de la social-démocratie rallierait très vraisemblablement  la candidature néolibérale avouée de Macron.
 
Malgré les espoirs subjectifs démesurés que certains camarades marxistes du PCF placent sur elle, il semble en réalité qu’en l’état, cette éventuelle candidature PCF qui n’aurait rien de communiste en l’état, ne tend qu’à briser la dynamique créée autour de JLM, qu’à empêcher qu’au 1er tour, JLM ne dépasse le PS en plongeant ce parti malfaisant dans une crise réjouissante, qu’à empêcher l’émergence d’un espace politique  « indépendantiste », sociale, euro-critique, laïque, antifasciste et antiraciste, qu’à permettre au PS de conserver à l’issue de la présidentielle l’hégémonie qu’il avait conquise à gauche pour illusoirement sauver quelques sièges PCF aux législatives.
C’est pourquoi nous demandons aux camarades du PCF qui se réclament du marxisme de clarifier le contenu de cette éventuelle candidature, de ne pas en faire un enjeu « en soi », indépendamment de la clarification préalable dudit candidat sur l’UE et le socialisme, mais aussi l’attitude du PCF au 1er tour et de son candidat envers le PS aux présidentielles et aux législatives : sans cela, en fait de candidature « identitaire » communiste, le peuple et les communistes eux-mêmes perdraient sur tous les terrains : la dynamique populaire à la gauche du PCF étant divisée, elle aurait bien du mal à déborder le PS sur sa gauche et à maintenir ouvert l’espace politique nécessaire à la poursuite des luttes si la droite ultra et/ou le FN s’emparent de l’Élysée avec leur programme de cauchemar.
Et en même temps, la clarification sur l’identité communiste, qui est si nécessaire à la reconstruction d’un vrai parti communiste, reculerait elle aussi puisqu’il s’agirait pour nos excellents camarades de faire bloc sur une étiquette avec leurs actuels dirigeants socialo- et euro-dépendants, plutôt que de reconstruire ensemble, en rompant avec l’influence délétère de leur direction identifiée au PGE (dont P. Laurent est le président !), l’action commune des communistes pour les quatre sorties (euro, UE, OTAN dans la perspective d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme), socle de l’urgente reconstruction d’un parti d’avant-garde des travailleurs. D’une manière générale, il faut se rappeler de la définition que Marx et Engels donnent du Parti communiste dans le « Manifeste » :
Quelle est la position des communistes par rapport à l’ensemble des prolétaires ?
Ils n’ont point d’intérêts qui les séparent de l’ensemble du prolétariat.
Ils n’établissent pas de principes particuliers sur lesquels ils voudraient modeler le mouvement ouvrier.
Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité.
 
Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l’avantage d’une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien.
 
Conclusion
Continuant de débattre sur leurs différences de vue à propos de certains sujets, le Rassemblement des Cercles Communistes (RCC) et le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) continueront de s’adresser fraternellement à tous les camarades désireux de préserver l’identité communiste, par essence dynamique, ouvrière et populaire, à tous les militant de la « France insoumise », à tout le mouvement syndical et social de classe, à tous les progressistes, pour que se développe au plus vite en France un large mouvement pluriel, intégrant les communistes comme une partie indépendante et incontournable, capable de faire barrage à la fois à la fascisation et à l’euro-désintégration de la France, de combattre les guerres impérialistes, le fascisme et le thatchérisme menaçants et d’ouvrir à notre pays une alternative progressiste vitale pour l’avenir du monde du travail.
 
25 novembre 2016

Dans nos cœurs et nos luttes,

TU VIVRAS, COMMANDANTE !

 

 

Décès de Fidel Castro – Le PRCF appelle à un deuil militant.

Le président Raul Castro vient d’annoncer la triste nouvelle du décès de Fidel Castro. Les communistes, les vrais progressistes sont en deuil mais déjà les chiens de garde médiatiques de l’anticommunisme et de l’anti-castrisme primaires aboient sur toutes les radios du capital et du prétendu « service public ».

Pour sa part, le secrétariat national du PRCF est certain d’exprimer les sentiments unanimes des militants du Pôle en déclarant que ce 25 novembre 2016 restera comme une date noire pour Cuba socialiste, pour le Mouvement communiste international, pour tous les peuples en lutte et pour l’ensemble des militants franchement communistes et progressistes de France.

Dès sa jeunesse Fidel Castro Ruz a mis ses talents d’avocat et d’intellectuel antifasciste et anti-impérialiste au service du peuple cubain férocement opprimé par Batista, le proconsul étatsunien qui faisait de Cuba le lupanar de l’Empire. La plaidoirie de Fidel intitulée « l’Histoire m’acquittera » à l’issue de laquelle notre camarade fut condamné, incarcéré puis exilé, restera un jalon inoubliable dans l’histoire mondiale des luttes antifascistes et anti-impérialistes.

            Avec ses compagnons Ernesto Guevara, Camilo Cienfuegos, Célia Sanchez, avec Frank Pais, assassiné par les séides de Batista, Fidel allait lancer une lutte armée révolutionnaire ponctuée par l’assaut de la Moncada et par l’épopée du Granma. Initialement portée par un très petit nombre de combattants, la guérilla reçut l’appui des communistes cubains, puis de l’écrasante majorité du peuple des villes et des campagnes. Pour des millions de Cubains, la proclamation triomphale de la Révolution à La Havane le 1er janvier 1959 restera marquée comme le plus beau jour de leur vie.

            Aussitôt, l’impérialisme américain et l’oligarchie mafieuse cubaine, dont les immenses possessions sur l’île furent expropriées au bénéfice du peuple, commencèrent à comploter pour renverser le régime progressiste et permettre l’invasion de l’Ile par les USA : mais la riposte immédiate que le peuple cubain, Fidel en tête, apporta aux envahisseurs, ruina les espérances contre-révolutionnaires à Playa Giron, l’analogue cubain de Valmy. A la suite de quoi, la direction révolutionnaire cubaine proclama le caractère socialiste de la Révolution, ce qui souleva un énorme enthousiasme militant en Amérique latine et dans le monde.

            Méprisant à la fois la démocratie et la souveraineté du peuple cubain, l’impérialisme américain riposta par le blocus économique, par la guerre idéologique et par de nouvelles tentatives d’invasion, voire d’assassinats ciblés contre Fidel. Face à cette entreprise de strangulation d’un peuple tout entier, l’URSS se solidarisa avec Cuba. A l’issue de la crise de 1962, l’URSS accepta de retirer ses missiles destinés à protéger Cuba de l’invasion imminente. En échange de quoi, les USA, qui avait pu mesurer l’unanimité contre eux du peuple cubain prêt à tous les sacrifices (les mots d’ordre « la patrie ou la mort », « le socialisme ou mourir ! » ponctuaient tous les discours de Fidel devant des foules immenses) renoncèrent à envahir la tête de pont du socialisme et du pouvoir populaire que constituait Cuba dans l’hémisphère occidental.

            Malgré le cruel blocus yanqui qui empêche Cuba depuis des décennies de commercer librement avec le monde (un blocus qu’Obama n’a toujours pas levé), le socialisme a liquidé la faim et l’analphabétisme à Cuba, il a créé un système de santé publique, d’éducation, d’université et de recherche biomédicale, sans le moindre équivalent en Amérique latine. Jusqu’à nos jours, la mortalité infantile est bien plus basse à Cuba que dans le riche Empire voisin, où 35 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté ; et quand un ouragan tropical ravage les Antilles et la Floride, c’est hélas en Haïti, demeuré capitaliste, ou dans la riche Louisiane, qu’il fait des dizaines, voire des centaines de morts parmi les populations pauvres que les autorités locales, contrairement au Poder popular cubain, ne veulent ni ne savent protéger contre les éléments déchaînés…

 

Pendant toute la durée de son alliance avec l’URSS et le camp socialiste, Fidel, Raul et le PC de Cuba ont été à la tête du Mouvement anti-impérialiste mondial, Fidel présidant même le Mouvement des non-alignés à la fin des années 70. C’est notamment grâce à Cuba et à son contingent internationaliste en Angola que l’armée raciste de Pretoria, lourdement armée par les Etats-Unis et soutenue par Thatcher, fut vaincue à Cuito Carnevale, ce qui ouvrit la voie à la défaite des racistes et à la libération du Zimbabwe, de la Namibie et de l’Afrique du Sud : c’est ce qu’a toujours reconnu Mandela, dont la première visite comme chef d’Etat fut réservée à Fidel.

Quand le liquidateur Gorbatchev eut accédé à la direction de l’URSS et qu’il eut, avec Eltsine, commencé son œuvre de désintégration du camp socialiste au nom d’une fausse conception de la paix et de la démocratie, c’est Fidel qui, le 26 juillet 1989 sonna le rappel de la résistance cubaine et mondiale à la contre-révolution dans son discours historique de Camaguey : aux opportunistes, aux révisionnistes, aux « mutants », futurs mutants et autres pseudo- « rénovateurs » capitulards de tous les pays, le marxiste-léniniste Fidel Castro lançait au visage sa cinglante formule de classe : « Il y a la démocratie des riches et il y a la démocratie des pauvres, il y a la paix des riches et il y a la paix des pauvres ! ».

            Malgré le double blocus, celui, continu et aggravé, des USA (loi Burton-Helms), et celui, inavouable, du contre-révolutionnaire Eltsine, Cuba socialiste tint bon. Privée de matières premières, plus que jamais menacée d’invasion et de subversion, le PC de Cuba organisa la « période spéciale » qui fut une très rude époque de privations partagées, mais où l’essentiel, le droit de manger, de travailler, de se soigner, d’être logé, d’être éduqué, fut préservé pour tous.

            Mieux, au bout des années 90, un début de croissance économique se redessinait à Cuba. Le mouvement bolivarien prenait de l’ampleur sur le continent sud-américain. Fidel nouait avec Chavez, puis avec les dirigeants progressistes de la Bolivie, de l’Equateur, etc., l’Alliance Bolivarienne des Amériques. Face à l’ALENA impériale et néolibérale, la nouvelle ALBA voulait dessiner une alternative faite de souveraineté nationale, de coopération internationale et d’échanges mutuellement profitables en lieu et place de la ruineuse « concurrence libre et non faussée » propre aux Traités supranationaux du capital.

 

Frappé par la maladie à l’issue d’une vie militante haletante, Fidel a quitté le pouvoir mais il ne s’est pas replié pour autant. Durant les dernières années de sa vie, le vieux sage de la Révolution a fustigé le caractère exterministe du capitalisme, qui mènera l’humanité à la mort si le socialisme ne reprend pas le dessus dans le monde. On doit aussi à Fidel une réflexion pionnière sur les questions écologiques, Cuba ayant plusieurs fois été mise à l’honneur par l’ONU pour sa contribution d’avant-garde à la lutte contre la dégradation de l’environnement, dégradation dont la quête éperdue du profit est la cause principale.

En un sens, les deux magnifiques formules de Fidel « patria o muerte », « socialismo o  morir » résument les tâches des communistes de la planète entière : par-delà le caractère héroïque de ces proclamations, il faut saisir qu’à notre époque la lutte révolutionnaire passe par la défense patriotique de l’indépendance nationale face aux Empires fascisants qu’a consolidés la re-mondialisation de l’exploitation capitaliste. Face à l’exterminisme impérialiste, auquel conduit sur tous les plans (militaire, économique, environnemental, sociétal…) le capitalisme pourrissant de notre temps, le socialisme est la seule issue vitale pour l’humanité ; si bien que le Mouvement communiste renaissant devra de plus en plus défendre, non seulement la justice sociale propre à une société sans classes, mais tout simplement, le droit de l’humanité à la vie et au développement.

 

Salut à Raul, aux communistes et au peuple cubains, à M. l’Ambassadeur de Cuba en France, à M. l’Ambassadeur du Venezuela bolivarien, à tous les révolutionnaires qui pleurent la mort de Fidel et qui honoreront sa mémoire en redoublant de combativité anti-impérialiste. Le PRCF, qui a joué un rôle moteur en novembre 2005 pour organiser avec d’autres le grand meeting de solidarité avec Cuba socialiste à St-Denis, rappelle la parole du président-fondateur du Pôle, le député franchement communiste Georges Hage : « à notre époque, tout progressiste a deux patries : la sienne et Cuba socialiste » !

 

Honneur à Fidel, l’un des plus grands révolutionnaires patriotes et internationalistes que la terre ait portés !

Honneur à ce passeur d’histoire révolutionnaire incomparable qui a transmis jusqu’à nous, dans la nuit sombre de la contre-révolution, le flambeau de la Révolution française, de Toussaint Louverture, de la Commune de Paris, de la Révolution d’Octobre, de Stalingrad, des Révolutions chinoise, cubaine, vietnamienne, africaines du 20ème siècle, et dont le prénom évocateur fait vibrer en nous la justesse de ces deux paroles immortelles, « ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent » (Victor Hugo)

Et aussi « les contre-révolutions sont des parenthèses de l’histoire, l’avenir appartient aux révolutionnaires » (Georges Dimitrov, 1935).

Tu vis dans nos cœurs, et plus encore dans nos luttes pour la renaissance communiste et pour la résistance populaire, Commandante !

HASTA LA VICTORIA SIEMPRE, PATRIA O MUERTE,

SOCIALISMO O MORIR, VENCEREMOS !

 

 

Par ailleurs, le secrétariat national du PRCF appelle les membres et les sympathisants du Pôle et des JRCF à organiser dans un esprit unitaire un maximum de célébrations décentralisées de la mémoire de Fidel, et à se joindre aux manifestations de sympathie et de condoléances qui seront organisées par l’Ambassade de Cuba et par les autres amis de Cuba socialiste.

Le PRCF invite à verser largement à la souscription ouverte par le PRCF pour la solidarité avec les victimes de l’ouragan qui a récemment frappé Cuba en écrivant  au président du PRCF, Léon Landini, 8 rue du Clos Lapaume, 92220 Bagneux, et en précisant « solidarité Cuba ».

mardi 22 novembre 2016




PRCF : demandez le programme !
4 « sorties » et 10 « entrées » pour une perspective révolutionnaire
par Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF
 
Alors que Valls-MEDEF a imposé l’euro-diktat dit « Loi Travail » à coups de 49/3, alors que Hollande étale ses confidences indignes d’un chef d’Etat, que la campagne électorale américaine met aux prises un oligarque fascisant et une belliciste débridée, que le Proche-Orient continue de flamber sous les ingérences impérialistes jouant des pires fanatismes, que les LR et le FN rivalisent de xénophobie pour stigmatiser les migrants, que les programmes néo-thatchériens des Juppé, Fillon et Sarkozy ne diffèrent entre eux qu’à la marge, il peut sembler audacieux de mettre en débat un programme de transition révolutionnaire, comme nous osons le faire ici.
 
Et pourtant, c’est le devoir de toute organisation franchement communiste que de mettre en cohérence ses propositions alternatives et que de les proposer clairement aux travailleurs (le PRCF s’est engagé à diffuser au moins cent mille exemplaires de son tract-programme d’ici le 1er tour de la présidentielle) ; pas seulement pour préparer le changement de société, mais pour résister et pour contre-attaquer ici et maintenant. Car si nécessaires qu’ils soient, les combats revendicatifs n’ont jamais suffi pour faire plier le capital : il ne cède – et ce fut vrai aussi en 1936, en 1945, voire en 1968 – que lorsqu’il craint, à tort ou à raison, de voir la classe travailleuse accéder au pouvoir pour appliquer un projet global de transformation sociale. Car, comme l’expliquait Lénine, « on ne peut avancer d’un pas si l’on craint d’aller au socialisme » si bien que « les réformes sont la retombée de la lutte révolutionnaire ».
Car le socialisme, première phase de la société communiste, reste bel et bien la solution de fond à la crise systémique du capitalisme : ce n’est pas par dogmatisme que nous disons qu’il faut « socialiser les grands moyens de production et d’échange », et pour cela, exproprier le grand capital et engager la nationalisation démocratique des secteurs-clés de l’économie, base indispensable à la future socialisation des moyens de production : c’est parce qu’une société dans laquelle une oligarchie de plus en plus étroite monopolise les secteurs-clés de l’économie, ne peut que devenir de plus en plus injuste, dictatoriale et invivable. Et ce n’est pas par passéisme que nous disons qu’il faut mettre en place un pouvoir populaire   « centré sur le monde du travail », comme le stipulait le programme du CNR intitulé Les Jours heureux, c’est parce qu’il faut être du dernier aveuglement pour ne pas voir que l’actuelle « démocratie » bourgeoise pilotée par le Parti Maastrichtien Unique n’est plus qu’un théâtre d’ombres derrière lequel on ne sait plus trop qui a le plus d’influence : s’agit-il du MEDEF qui rêve ouvertement de dissoudre la CGT, de M. Juncker, le patron de l’UE qui fit ses classes en organisant au Luxembourg le plus grand paradis fiscal d’Europe, d’Angela Merkel, qui « dikte » sa loi d’airain aux peuples d’Europe du Sud, ou de José Manuel Barroso qui, après avoir servi la finance à la Commission européenne, s’en va gaîment palper ses dividendes à la tête de Goldman-Sachs avec la bénédiction, désormais officielle, de ses collègues bruxellois !
 
Mais le socialisme, il ne suffit pas d’en parler comme le font tant de révolutionnaires du verbe travestis pour certains en « parti communiste » d’opérette : pour reprendre concrètement le combat pour le socialisme, le mouvement ouvrier a besoin d’une stratégie. C’est à quoi le PRCF travaille depuis plus de dix ans en se défiant à la fois du gauchisme, qui promet chaque matin la révolution sans jamais préciser l’itinéraire qui y mène, et plus encore de l’ « union de la gauche » en faillite qui revient en fait, pour le PCF officiel, à se mettre régulièrement à la remorque d’un PS tout acquis à l’UE, à l’OTAN et à  l’ « ordre » néolibéral. C’est tout autre chose que propose le PRCF…
•quand il propose sa stratégie de Front de Résistance Antifasciste, Patriotique et Populaire (F.R.A.P.P.E. !),
•quand il met l’accent sur le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans le rassemblement du peuple travailleur contre l’oligarchie capitaliste (et ce sont bien les ouvriers des transports – ferroviaire, routier, maritime, aérien – et des raffineries qui ont conduit l’offensive anti-loi Travail),
•quand – dans le droit fil du Front populaire et de la Résistance antifasciste – le PRCF invite les progressistes à unir de nouveau le drapeau tricolore de la nation au drapeau rouge international des travailleurs,
•et quand il appelle le peuple de France, dans une seule dynamique révolutionnaire, à isoler le grand capital pour créer les conditions politiques d’un affrontement de classes dont l’issue révolutionnaire ne peut être que le socialisme. Pour cela, il est impossible de bêler après l’introuvable « Europe sociale ».
Il faut au contraire :
•combattre la « construction européenne » et « transatlantique » qui constitue le cœur de la stratégie de classe du MEDEF. Il faut donc clairement, franchement, appeler le peuple de France à sortir notre pays de l’euro, de l’UE, de l’OTAN par la porte à gauche et, pour finir, du capitalisme lui-même, dans une seule et même dynamique populaire débouchant sur la révolution socialiste.
 
Mais on ne peut sortir de quelque chose sans commencer d’entrer dans autre chose : et c’est là que la proposition d’un programme de transition révolutionnaire permettant au peuple de renverser la table, de satisfaire de premières grandes revendications vitales, de reprendre confiance en ses forces, de conquérir des positions politiques, sociales et culturelles dans la société, devient une tâche incontournable. Si, comme le disait encore Lénine, « le socialisme est l’œuvre vivante des masses » – et non pas une utopie réservée à quelques rêveurs – il faut que le chemin même qui y mène « parle » à notre peuple, non seulement à sa classe ouvrière et à sa jeunesse populaire, mais à toutes les couches populaires et moyennes qui étouffent sous le capitalisme de plus en plus militarisé et fascisant. Car, comme l’expliquait encore le grand réaliste politique qu’était Lénine, « jamais la propagande pour le socialisme ne peut suffire à elle seule à convaincre les masses : c’est à partir de leur propre expérience de lutte qu’elles doivent se convaincre de sa nécessité » ; or, c’est à cela que doivent servir les militants et les organisations d’avant-garde – en clair tous ceux qui travaillent en pratique à faire renaître le vrai parti communiste du champ de ruines que devient le PCF-PGE : à partir d’un « programme minimum » articulé et non opposé au programme « maximum » (la révolution socialiste), ils doivent fournir aux travailleurs des outils politiques, syndicaux, culturels, leur permettant de s’inscrire dans une dynamique de succès en appelant d’autres : jusqu’à ce que s’enracine dans la conscience populaire, et tout d’abord, dans celle des prolétaires, l’objectif de masse concret de renverser l’ « inaccessible » classe capitaliste pour établir ce pouvoir du peuple travailleur qu’est le socialisme en marche vers le communisme.
 
Et c’est à cela que peut servir le présent programme qui est soumis aux critiques constructives et, pourquoi pas ? – aux contre-propositions des acteurs du mouvement populaire. Il s’agit d’aider les luttes populaires à passer de la défensive à la contre-offensive, et pour cela, à se fédérer autour, non pas seulement autour de « quatre sorties » (euro, UE, OTAN, capitalisme) indiquées ci-dessus, mais – pour résumer – autour de dix « entrées » à mettre en œuvre solidairement et avec le plus de détermination possible, en appelant le peuple à s’emparer de ces mesures, à les discuter et à les enrichir, à les expérimenter et, le jour venu, à les mettre en œuvre au moyen d’un véritable pouvoir populaire. Bien entendu, nous n’indiquons ici que les grandes lignes de principe de ce programme, les militants et citoyens désireux d’aller plus loin pouvant toujours se procurer auprès des militants du PRCF le projet de programme voté par notre 3ème conférence nationale :
 
QUATRE SORTIES POUR DIX « ENTREES » PROGRESSISTES
Sortir de l’Union Européenne, de l’Euro, de l’OTAN et du Capitalisme
 
1 Pour une République française indépendante et souveraine !
Il faut sortir – le plus tôt et le plus directement possible, sans s’encombrer d’interminables « négociations » avec l’UE – de l’euro (sans cela, pas de souveraineté monétaire, pas de vrai contrôle des capitaux, pas de politique budgétaire nationale, pas de planification du redressement productif !), de l’UE elle-même (sans cela, comment nationaliser les banques et les monopoles capitalistes, comment taxer les milliardaires, comment rompre avec le totalitarisme néolibéral de « l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée ») et de l’OTAN (sans cela, aucune politique militaire et diplomatique indépendante, aucune grande politique de paix et de coopération avec tous les peuples !). Et cela s’appelle reconstituer notre souveraineté nationale qui ne saurait se négocier, que ce soit avec Bruxelles, avec Berlin ou avec Washington. Les Anglais sont sortis de l’UE sur la pression de leur classe ouvrière (qui a massivement choisi le « BREXIT ») et, n’eût-été la trahison de Tsipras, les Grecs ont bien failli en sortir : pourquoi un grand pays comme la France, véritable plateforme logistique de l’Europe occidentale (rôle central des travailleurs français du transport : Mer, Air, Rail, Route, Ensemble !) ne pourrait-il rompre par la gauche cette dictature continentale qu’est l’UE atlantique, qui plus est en obtenant une immense sympathie de la part de tous les travailleurs conscients d’Europe et en portant un coup fatal à l’UE ?
 
2 Pour une République française démocratique et populaire, plaçant le « monde du travail au centre de la vie nationale » (programme du CNR),
Il faut en finir avec la Vème République reformatée par Maastricht. Celle-ci n’est rien d’autre qu’un pouvoir personnel quasi-discrétionnaire, inféodé à l’UE et à la finance, blindé par les lois liberticides, les « gardes nationales » bourgeoises, les états d’urgence à rallonge et les plans bien réels de « contre-insurrection » armée. Un fantôme que réduira peut-être à rien très bientôt le « gouvernement par ordonnances » promis par la droite et déjà expérimenté à pas feutrés par Valls, sans parler du recours ultime que constitue pour la classe dominante le Front « national ».
La parole sera donnée au peuple pour une nouvelle constitution franchement républicaine élargissant tous les espaces démocratiques et permettant aux travailleurs de peser d’un poids décisif à tous les niveaux, y compris à l’entreprise et dans le quartier, dans la commune rurale et sur le campus. Toutes mesures seront prises pour que les institutions et les appareils d’Etat soient subordonnées à la démocratie populaire partant d’en bas, s’exprimant par la proportionnelle à tous les échelons, mettant hors d’état de nuire les éléments fascisants qui pullulent dans les forces de répression, ouvrant les médias aux forces populaires, offrant aux électeurs la possibilité permanente de révoquer les élus infidèles à leurs engagements.
Pour que cette démocratie ne soit pas aisément renversée par la contre-révolution fascisante (voir l’exemple du Chili ou les tentatives réactionnaires au Venezuela…), il faudra rétablir l’armée de conscription avec de larges droits pour les appelés ; plus largement, il faudra créer les conditions pour que le peuple dispose des armes dans un cadre démocratique : l’Etat doit être placé sous la surveillance du peuple et non l’inverse ! Rappelons que notre hymne national, issu de la Révolution française, clame        « Aux armes citoyens » !
L’emprise des monopoles capitalistes sur les médias imprimés, informatiques ou audiovisuels sera brisée par une loi s’inspirant des principes énoncés en 1945 et s’adaptant aux conditions technologiques contemporaines.


3 Pour une République maîtrisant son économie et reconstituant sa force productive:

 

Nationalisation démocratique – sans indemnité pour les gros actionnaires qui ont déjà moult fois récupéré leur mise initiale sur notre dos – des  banques, des assurances et des secteurs-clés de l’économie, notamment du CAC-40, mais aussi de l’énergie (EDF/GDF réunifiés doivent redevenir 100% publics), des autoroutes, des aéroports, des ports de commerce et de la grande distribution ; contrôle strict des flux de capitaux au frontières. Les travailleurs et les usagers seront largement associés à la gestion par l’Etat démocratique.

Reconstruction planifiée du « produire en France » industriel, agricole et halieutique avec l’objectif de rééquilibrer le commerce extérieur de la France, d’assurer autant que possible les besoins avec des productions nationales, voire locales quand c’est possible, tout en pratiquant de larges coopérations internationales à l’équilibre et procédant d’Etat à Etat. Pour cela il faut prendre appui sur un large secteur public industriel, mettre en place une nouvelle planification démocratique adossée à l’intervention des travailleurs et des usagers dans l’entreprise et sur le lieu d’habitation, déployer la recherche scientifique publique et l’innovation, faire en sorte que la grande distribution arrachée aux capitalistes permette le développement de l’agriculture paysanne, de la pêche artisanale et d’un approvisionnement de qualité ;

Loin de brimer les PME et le PMI, la nationalisation des banques et des assurances sera un puissant stimulant pour leur développement (en contrepartie duquel seront exigées l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail) et elle aidera aussi à la renaissance de l’artisanat, de l’agriculture paysanne et du commerce de proximité ;

La taxation du fret autoroutier européen transitant par la France sera affectée à la ré-industrialisation du pays.

 

4 Pour une République sociale reprenant le chemin du progrès humain et de la réduction des inégalités sociales.

Augmentation des petits et moyens salaires et pension, mais aussi des minimas sociaux et des indemnités chômage dans les termes qui sont régulièrement mis à jour par la CGT ;

Réaffectation du Livret A à 100% vers le logement social ;

Suppression des prétendues « aides pour l’emploi » distribuées sans contrôle ni effet au grand patronat et embauche de centaines de milliers d’enseignants, de personnels hospitaliers, d’agents de l’Equipement, de cheminots, de contrôleurs des impôts réprimant la fraude et l’évasion fiscales des riches,

Réforme réduisant les impôts indirects injustes et rétablissant un impôt sur le revenu re-distributif et frappant les très hauts revenus,

Retour progressif au remboursement à 100 % des frais médicaux par la Sécu avec nationalisation des laboratoires pharmaceutiques et abaissement drastique du prix des médicaments ;

Allocation d’étude à tous les étudiants,

Allocations familiales dès le premier enfant, programme national de construction de crèches, d’écoles maternelles

… et aussi, à l’autre bout de la vie, de maisons de retraites publiques de qualité et d’établissements publics pour personnes dépendantes avec prise en charge financée par une 5ème  branche de la Sécu ;

Augmentation raisonnée des cotisations sociales redistribuant vers les travailleurs les gains de productivité aujourd’hui confisqués par le capital ;

Les fortunes illégalement soustraites au fisc et placées dans les paradis fiscaux (elles représentent près de 80 fois le « trou de la Sécu ») seront confisquées et réinvesties dans le « produire en France », la protection sociale, le logement et les services publics.

Pour une République française fraternelle et solidaire : reconstituer la protection sociale et les services publics d’Etat et territoriaux : santé, éducation, transports, équipement et aménagement du territoire…

Abrogation des contre-réformes mises en place depuis Maastricht dans l’Education nationale (contre-réformes Allègre, Fillon, Darcos, Peillon, Vallaud…), à l’Université (Pécresse, Fioraso), dans les communications, à l’EDF/GDF, à la SNCF, à l’Equipement, dans les hôpitaux, à la Sécu (plan Juppé), etc.

Rétablir la retraite à 60 ans (pour les volontaires) sans décote pour ceux qui n’auraient pas les 37 annuités, dans lesquelles doivent être comptées les années de chômage et d’études supérieures validées.

 

5 Pour une République française antifasciste, antiraciste, antisexiste, refusant les discriminations et l’éclatement communautariste sous quelque forme que ce soit ;

accès à la nationalité française automatique, sauf refus exprimé à la majorité par l’intéressé, pour tout jeune né de parents français ou pour tout jeune, garçon ou fille, vivant sur notre sol et effectuant un service militaire ou civil à sa majorité ;

 

 

 

6 Pour une République française une, laïque et indivisible :

  • suppression du carcan des « Grandes Régions » à l’allemande qui désarticulent la nation, revalorisation de l’Etat-nation, des départements et des communes contre l’Europe supranationale « transatlantique », contre les super-régions et les « métropoles » ;
  • péréquation progressive des revenus des impôts locaux entre les collectivités territoriales pour mettre fin aux ghettos (villes nanties croulant sous les équipements gratuits et villes pauvres complètement délabrées !), rééquilibrer le développement des territoires, relancer la ruralité, équiper les périphéries, désenclaver les villes et les quartiers pauvres, faire reculer l’insécurité ;
  • revenir au monopole de la police nationale, lui intégrer, sous réserve de formation et de vérification des compétences, les polices locales. Cette police doit être à l’avenir affranchie de tous les comportements suspects de racisme (« contrôle au faciès ») ou de violence antisyndicale.
  • respect scrupuleux de la loi de 1905 séparant les Eglises de l’Etat, refus du communautarisme et du cléricalisme d’où qu’ils émanent, sans pour autant nier les diversités culturelles et vestimentaires dès lors qu’elles n’offensent pas la loi, la neutralité des services publics et l’ordre public.
  • respect des cultures régionales pour autant qu’elles ne servent pas de prétexte aux menées séparatistes et qu’elles s’inscrivent dans un cadre républicain.

 

7 Pour une République internationaliste, pacifique et anti-impérialiste défendant la paix mondiale, la coopération internationale et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ;

La France doit cesser de jouer les vassaux empressés des Etats-Unis ou de Berlin ; elle doit quitter l’OTAN, reconstituer une défense NATIONALE tournée vers la défense du territoire et exclusive de toute mission de répression interne ou d’ingérence extérieure ;

Il faut dialoguer avec les pays de tous les continents, échanger et commercer sereinement avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud), se rapprocher de l’ALBA, ignorer le scandaleux blocus imposé à Cuba par les USA, reconnaître l’Etat palestinien, rompre tout contact avec les Etats européens qui interdisent les partis ouvriers et communistes tout en réhabilitant les nazis (Ukraine, Pays baltes…), cesser de suivre Washington dans son harcèlement contre les pays qui lui déplaisent, soutenir tous ceux qui luttent pour la liberté, l’égalité, la fraternité et les Lumières dans le monde,

Revaloriser la Francophonie internationale en valorisant notre langue commune et en excluant toute forme de « Françafrique » néocoloniale,

Combattre prioritairement tout ce qui peut entraîner le monde vers une troisième guerre mondiale.

 

8 Pour une République écologique défendant l’environnement et la santé publique contre le tout-profit,

Sans que l’écologie serve de prétexte à détruire le produire en France (pour autant qu’il est compatible avec le respect absolu de la santé publique) ou à démanteler EDF, laquelle doit en finir avec la sous-traitance pour sécuriser à fond ses équipements. Le principe est moins de « rendre compatibles » l’écologie et la production, mais de tourner la France vers la production de demain qui sera largement tournée vers la reconstitution des conditions environnementales du développement humain : air, eau, énergie, sols, et avant tout, « milieu humain » fraternel et équilibré. 

 

9 Pour République des Lumières communes,

Il faut faire échec à la colonisation linguistique et culturelle de notre pays par le tout-anglais et l’anti-modèle anglo-saxon,

Titulariser les jeunes chercheurs,

Un effort particulier doit être mis en œuvre par toute la société pour cultiver le savoir et l’esprit scientifiques, la philosophie et la raison critique, la littérature, etc., bref, tout ce qui peut contribuer à refaire de la France une terre rayonnante de Lumières partagées.

Pour une République mettant l’école, le savoir et la formation au centre de la dynamique progressiste, pour une école publique, nationale et laïque de qualité pour tous, pour une Université démocratisée et une grande Recherche scientifique publique, avec riposte systématique de l’Etat contre les campagnes visant l’école publique et les enseignants ;

• réorientation de l’argent public vers l’école publique,

•lutte contre l’échec scolaire, réduction des effectifs par classes, revalorisation des salaires et de la formation initiale et continue des enseignants, recrutement de conseillers d’éducation et d’orientation, d’infirmières et de médecins scolaires, remise en place des instituts pédagogiques de pré-recrutement pour démocratiser les recrutements.

  programmes scolaires n’opposant pas instruction et éducation, ouvrant au civisme républicain, au refus des discriminations et à l’esprit critique ;

•obligation pour les entreprises de reconnaître les diplômes et les qualifications professionnelles délivrés par l’école, celle-ci ayant l’obligation d’ouvrir un maximum de possibilités pour la jeunesse ;

•gestion démocratique des Universités par les personnels et les étudiants ;

 

10 Renaissance  d’une culture française ouverte sur le monde

Assez d’aliénation au tout-anglais et à la mainmise étatsunienne. Larges moyens publics pour la création francophone (chanson, ciné, théâtre, audiovisuel…)

Subventionner les jeunes créateurs, écrivains, chanteurs s’exprimant en français, favoriser toute forme d’art contestant les discriminations socioculturelles.

Patrimoine de toute la nation, les langues régionales doivent être enseignées dans le cadre de l’enseignement public et laïque, de même que les langues anciennes et aussi celles de l’immigration de travail quand une demande forte existe.