Dans nos cœurs et nos luttes,
TU VIVRAS, COMMANDANTE !
Décès de Fidel Castro – Le PRCF appelle
à un deuil militant.
Le président Raul Castro vient
d’annoncer la triste nouvelle du décès de Fidel Castro. Les communistes, les
vrais progressistes sont en deuil mais déjà les chiens de garde médiatiques de
l’anticommunisme et de l’anti-castrisme primaires aboient sur toutes les radios
du capital et du prétendu « service public ».
Pour sa part, le secrétariat
national du PRCF est certain d’exprimer les sentiments unanimes des militants
du Pôle en déclarant que ce 25 novembre 2016 restera comme une date noire pour
Cuba socialiste, pour le Mouvement communiste international, pour tous les
peuples en lutte et pour l’ensemble des militants franchement communistes et
progressistes de France.
Dès sa jeunesse Fidel Castro Ruz
a mis ses talents d’avocat et d’intellectuel antifasciste et anti-impérialiste
au service du peuple cubain férocement opprimé par Batista, le proconsul
étatsunien qui faisait de Cuba le lupanar de l’Empire. La plaidoirie de Fidel
intitulée « l’Histoire m’acquittera » à l’issue de laquelle notre camarade fut
condamné, incarcéré puis exilé, restera un jalon inoubliable dans l’histoire
mondiale des luttes antifascistes et anti-impérialistes.
Avec ses compagnons Ernesto Guevara,
Camilo Cienfuegos, Célia Sanchez, avec Frank Pais, assassiné par les séides de
Batista, Fidel allait lancer une lutte armée révolutionnaire ponctuée par
l’assaut de la Moncada et par l’épopée du Granma. Initialement portée par un
très petit nombre de combattants, la guérilla reçut l’appui des communistes
cubains, puis de l’écrasante majorité du peuple des villes et des campagnes.
Pour des millions de Cubains, la proclamation triomphale de la Révolution à La
Havane le 1er janvier 1959 restera marquée comme le plus beau jour de leur vie.
Aussitôt, l’impérialisme américain
et l’oligarchie mafieuse cubaine, dont les immenses possessions sur l’île
furent expropriées au bénéfice du peuple, commencèrent à comploter pour
renverser le régime progressiste et permettre l’invasion de l’Ile par les USA :
mais la riposte immédiate que le peuple cubain, Fidel en tête, apporta aux
envahisseurs, ruina les espérances contre-révolutionnaires à Playa Giron,
l’analogue cubain de Valmy. A la suite de quoi, la direction révolutionnaire
cubaine proclama le caractère socialiste de la Révolution, ce qui souleva un
énorme enthousiasme militant en Amérique latine et dans le monde.
Méprisant à la fois la démocratie et
la souveraineté du peuple cubain, l’impérialisme américain riposta par le
blocus économique, par la guerre idéologique et par de nouvelles tentatives d’invasion,
voire d’assassinats ciblés contre Fidel. Face à cette entreprise de
strangulation d’un peuple tout entier, l’URSS se solidarisa avec Cuba. A
l’issue de la crise de 1962, l’URSS accepta de retirer ses missiles destinés à
protéger Cuba de l’invasion imminente. En échange de quoi, les USA, qui avait
pu mesurer l’unanimité contre eux du peuple cubain prêt à tous les sacrifices
(les mots d’ordre « la patrie ou la mort », « le socialisme ou mourir ! »
ponctuaient tous les discours de Fidel devant des foules immenses) renoncèrent
à envahir la tête de pont du socialisme et du pouvoir populaire que constituait
Cuba dans l’hémisphère occidental.
Malgré le cruel blocus yanqui qui
empêche Cuba depuis des décennies de commercer librement avec le monde (un blocus
qu’Obama n’a toujours pas levé), le socialisme a liquidé la faim et
l’analphabétisme à Cuba, il a créé un système de santé publique, d’éducation,
d’université et de recherche biomédicale, sans le moindre équivalent en
Amérique latine. Jusqu’à nos jours, la mortalité infantile est bien plus basse
à Cuba que dans le riche Empire voisin, où 35 millions de personnes vivent sous
le seuil de pauvreté ; et quand un ouragan tropical ravage les Antilles et la
Floride, c’est hélas en Haïti, demeuré capitaliste, ou dans la riche Louisiane,
qu’il fait des dizaines, voire des centaines de morts parmi les populations
pauvres que les autorités locales, contrairement au Poder popular cubain, ne
veulent ni ne savent protéger contre les éléments déchaînés…
Pendant toute la durée de son
alliance avec l’URSS et le camp socialiste, Fidel, Raul et le PC de Cuba ont
été à la tête du Mouvement anti-impérialiste mondial, Fidel présidant même le
Mouvement des non-alignés à la fin des années 70. C’est notamment grâce à Cuba
et à son contingent internationaliste en Angola que l’armée raciste de
Pretoria, lourdement armée par les Etats-Unis et soutenue par Thatcher, fut
vaincue à Cuito Carnevale, ce qui ouvrit la voie à la défaite des racistes et à
la libération du Zimbabwe, de la Namibie et de l’Afrique du Sud : c’est ce qu’a
toujours reconnu Mandela, dont la première visite comme chef d’Etat fut
réservée à Fidel.
Quand le liquidateur Gorbatchev
eut accédé à la direction de l’URSS et qu’il eut, avec Eltsine, commencé son
œuvre de désintégration du camp socialiste au nom d’une fausse conception de la
paix et de la démocratie, c’est Fidel qui, le 26 juillet 1989 sonna le rappel
de la résistance cubaine et mondiale à la contre-révolution dans son discours
historique de Camaguey : aux opportunistes, aux révisionnistes, aux « mutants
», futurs mutants et autres pseudo- « rénovateurs » capitulards de tous les
pays, le marxiste-léniniste Fidel Castro lançait au visage sa cinglante formule
de classe : « Il y a la démocratie des riches et il y a la démocratie des
pauvres, il y a la paix des riches et il y a la paix des pauvres ! ».
Malgré le double blocus, celui,
continu et aggravé, des USA (loi Burton-Helms), et celui, inavouable, du
contre-révolutionnaire Eltsine, Cuba socialiste tint bon. Privée de matières
premières, plus que jamais menacée d’invasion et de subversion, le PC de Cuba
organisa la « période spéciale » qui fut une très rude époque de privations
partagées, mais où l’essentiel, le droit de manger, de travailler, de se
soigner, d’être logé, d’être éduqué, fut préservé pour tous.
Mieux, au bout des années 90, un
début de croissance économique se redessinait à Cuba. Le mouvement bolivarien
prenait de l’ampleur sur le continent sud-américain. Fidel nouait avec Chavez,
puis avec les dirigeants progressistes de la Bolivie, de l’Equateur, etc.,
l’Alliance Bolivarienne des Amériques. Face à l’ALENA impériale et néolibérale,
la nouvelle ALBA voulait dessiner une alternative faite de souveraineté
nationale, de coopération internationale et d’échanges mutuellement profitables
en lieu et place de la ruineuse « concurrence libre et non faussée » propre aux
Traités supranationaux du capital.
Frappé par la maladie à l’issue
d’une vie militante haletante, Fidel a quitté le pouvoir mais il ne s’est pas
replié pour autant. Durant les dernières années de sa vie, le vieux sage de la
Révolution a fustigé le caractère exterministe du capitalisme, qui mènera
l’humanité à la mort si le socialisme ne reprend pas le dessus dans le monde.
On doit aussi à Fidel une réflexion pionnière sur les questions écologiques,
Cuba ayant plusieurs fois été mise à l’honneur par l’ONU pour sa contribution d’avant-garde
à la lutte contre la dégradation de l’environnement, dégradation dont la quête
éperdue du profit est la cause principale.
En un sens, les deux magnifiques
formules de Fidel « patria o muerte », « socialismo o morir » résument les tâches des communistes
de la planète entière : par-delà le caractère héroïque de ces proclamations, il
faut saisir qu’à notre époque la lutte révolutionnaire passe par la défense
patriotique de l’indépendance nationale face aux Empires fascisants qu’a
consolidés la re-mondialisation de l’exploitation capitaliste. Face à
l’exterminisme impérialiste, auquel conduit sur tous les plans (militaire,
économique, environnemental, sociétal…) le capitalisme pourrissant de notre
temps, le socialisme est la seule issue vitale pour l’humanité ; si bien que le
Mouvement communiste renaissant devra de plus en plus défendre, non seulement
la justice sociale propre à une société sans classes, mais tout simplement, le
droit de l’humanité à la vie et au développement.
Salut à Raul, aux communistes et
au peuple cubains, à M. l’Ambassadeur de Cuba en France, à M. l’Ambassadeur du
Venezuela bolivarien, à tous les révolutionnaires qui pleurent la mort de Fidel
et qui honoreront sa mémoire en redoublant de combativité anti-impérialiste. Le
PRCF, qui a joué un rôle moteur en novembre 2005 pour organiser avec d’autres
le grand meeting de solidarité avec Cuba socialiste à St-Denis, rappelle la
parole du président-fondateur du Pôle, le député franchement communiste Georges
Hage : « à notre époque, tout progressiste a deux patries : la sienne et
Cuba socialiste » !
Honneur à Fidel, l’un des plus
grands révolutionnaires patriotes et internationalistes que la terre ait portés
!
Honneur à ce passeur d’histoire
révolutionnaire incomparable qui a transmis jusqu’à nous, dans la nuit sombre
de la contre-révolution, le flambeau de la Révolution française, de Toussaint
Louverture, de la Commune de Paris, de la Révolution d’Octobre, de Stalingrad,
des Révolutions chinoise, cubaine, vietnamienne, africaines du 20ème siècle, et
dont le prénom évocateur fait vibrer en nous la justesse de ces deux paroles
immortelles, « ceux qui vivent, ce sont
ceux qui luttent » (Victor Hugo)
Et
aussi « les contre-révolutions sont des
parenthèses de l’histoire, l’avenir appartient aux révolutionnaires »
(Georges Dimitrov, 1935).
Tu vis dans nos cœurs, et plus
encore dans nos luttes pour la renaissance communiste et pour la résistance
populaire, Commandante !
HASTA LA
VICTORIA SIEMPRE, PATRIA O MUERTE,
SOCIALISMO O
MORIR, VENCEREMOS !
Par
ailleurs, le secrétariat national du PRCF appelle les membres et les
sympathisants du Pôle et des JRCF à organiser dans un esprit unitaire un
maximum de célébrations décentralisées de la mémoire de Fidel, et à se joindre
aux manifestations de sympathie et de condoléances qui seront organisées par
l’Ambassade de Cuba et par les autres amis de Cuba socialiste.
Le
PRCF invite à verser largement à la souscription ouverte par le PRCF pour la
solidarité avec les victimes de l’ouragan qui a récemment frappé Cuba en
écrivant au président du PRCF, Léon
Landini, 8 rue du Clos Lapaume, 92220 Bagneux, et en précisant « solidarité
Cuba ».
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