lundi 12 août 2013

Désiré Marle, notre camarade, notre ami, notre frère !


Désiré MARLE, président-fondateur du Comité Internationaliste pour la Solidarité de classe (CISC), est décédé le 11 août 2013.

 Visité et soutenu par sa famille très dévouée, par ses camarades de la CGT métallo, par ses amis du PRCF et du CISC, par sa compagne Suzanne, il a affronté la maladie et la mort avec lucidité et sérénité en restant jusqu'au bout amical, à l'écoute d'autrui, impliqué politiquement... et droit comme un i.

Nous avons conscience de perdre un homme d'exception, extrêmement fraternel et accueillant. Faisant immédiatement suite au décès d'Henri Alleg, sa disparition nous accable même s'il est hors de question de baisser les bras tant Désiré était l'incarnation même du courage modeste, de la persévérance, de la confiance en la vie.

Issu de la classe ouvrière du Pas-de-Calais, ce chrétien fervent s'est tôt détaché de l'itinéraire habituel des jeunes prêtres. Il a choisi d'abord d'exercer son ministère à la mine, puis comme manoeuvre, dans la métallurgie où il est tout bonnement devenu un militant ouvrier parmi les autres (ainsi qu'en témoigne sa chanson "Le manoeuvre"). Comme tous les prêtres-ouvriers, il a encouru l'incompréhension des autorités ecclésiastiques mais son choix de classe n'a jamais varié. Il a rejoint très vite la CGT, dont il est devenu le pilier et la référence centrale à l'usine des Laminoirs, Tréfileries et Câbleries de Lens et de Loison (LTCL). A son initiative se sont menées de grandes luttes pour l'emploi. Le patronat ne l'a jamais ménagé jamais dans la mesure où, aux yeux des patrons, ce prêtre rouge était doublement coupable.


Militant également de la cellule des HLM de Lens, Désiré Marle s'est opposé, avec ses camarades, à l'entrée en position subalterne des ministres "communistes" dans le gouvernement Mitterrand-Mauroy; cette opposition résolue a conduit à son éviction du comité fédéral, avec Dany Mismacque, ainsi qu'à la dissolution particulièrement antidémocratique de la cellule des HLM. Désiré sera dès lors une des figures de proue de la résistance à la mutation-dénaturation du PCF dans le Pas-de-Calais et il aidera Georges Gastaud à mettre en place le Cercle Lénine de Culture Populaire, qui organisa de multiples conférences de défense du léninisme. Les divergences sur la question religieuse n'étaient pas un obstacle, elles faisaient l'objet d'un débat serein et respectueux, Désiré ayant même invité G. Gastaud à des rencontres avec les P.-O. du Nord-Pas-de-Calais. Au demeurant Désiré, qui croyait à l'au-delà, ne conditionnait nullement sa vie et le sens de son combat à l' "après", tout le sens de son existence était au service du peuple, comme c'était aussi le cas de ces P.-O. et grands militants qu'étaient Philippe Toulemonde ou René Déjardin.

d'exercer son ministère à la mine, puis comme manoeuvre, dans la métallurgie où il est tout bonnement devenu un militant ouvrier parmi les autres (ainsi qu'en témoigne sa chanson "Le manoeuvre"). Comme tous les prêtres-ouvriers, il a encouru l'incompréhension des autorités ecclésiastiques mais son choix de classe n'a jamais varié. Il a rejoint très vite la CGT, dont il est devenu le pilier et la référence centrale à l'usine des Laminoirs, Tréfileries et Câbleries de Lens et de Loison (LTCL). A son initiative se sont menées de grandes luttes pour l'emploi. Le patronat ne l'a jamais ménagé jamais dans la mesure où, aux yeux des patrons, ce prêtre rouge était doublement coupable.

Il fut donc très logiquement l'un des signataires de la Lettre au Comité central, émanant de la cellule des enseignants communistes de Lens, qui donna lieu en 1991 à la réunion fondatrice de la première Coordination communiste pour la renaissance et la continuité révolutionnaires du PCF. C'est ensuite à l'initiative de D. Marle, de G. Gastaud, de V. Flament et de M. Dupont que naquit la pétition pour la libération d'Erich Hohnecker, persécuté par les revanchards allemands en violation des accords de réunification. Ce combat, difficile entre tous, a donné lieu à d'intenses confrontations, y compris au sein du PCF où d'aucuns préféraient célébrer les "bouleversements démocratiques" à l'Est alors qu'une chasse aux sorcières digne du maccarthysme se déchaînait dans les pays de l'est contre tous ceux qui restaient suspects de communisme.


Il ne s'agissait nullement pour les fondateurs du CISC, de museler le débat sur les causes de la chute du socialisme, ni sur les responsabilités éventuelles de tel ou tel de ses ex-dirigeants, mais d'affirmer la solidarité de classe avec tous ceux qui refusaient le reniement et le ralliement à l'exploitation capitaliste. Les fondateurs du CISC avaient vu juste avant l'aube sur le caractère contre-révolutionnaire des "changements" à l'est, sur la victoire mondiale que le capital et l'impérialisme venaient de remporter sur le travail et sur les peuples en lutte, sur la formidable contre-offensive réactionnaire que la destruction du camp socialiste permettrait de déployer au profit de l'extrême droite, sur la terrible nocivité de l'équation "communisme=fascisme" qui ne pourrait manquer de criminaliser le combat de classe tout en réhabilitant insidieusement le nazisme, sur la signification terriblement rétrograde que signifierait la mise en place d'une Europe contre-révolutionnaire sur les ruines de l'ex-camp socialiste phagocyté par l'impérialisme occidental avec, à sa tête l'impérialisme allemand revanchard. Honneur à Désiré Marle d'avoir compris tout cela contre tous les pharisiens de l'époque moderne, qu'ils se soient dits croyants ou communistes. Honneur à Henri Alleg, à Mumia Abu-Jamal, à Margot Honecker, d'avoir soutenu de leur prestige ce combat internationaliste qui est à l'honneur du mouvement ouvrier et communiste français.

Honneur à Désiré d'avoir ensuite, pendant plus de vingt ans, fait vivre le CISC avec Madeleine Dupont, V. Flament, S. Dubois et G. Gastaud en menant d'innombrables combats pour l'honneur, la liberté et parfois la vie, de nos camarades allemands, polonais, hongrois, baltes, afghans, etc.

Tout en restant pendant un temps membre de la section de Rouvroy du PCF, Désiré fut également un militant actif du Pôle de Renaissance Communiste en France et il figurait à son comité de parrainage aux côté de G. Hage, d'H. Alleg, de P. Pranchère, de J.-P. Hemmen, de J. Colette, d'A. Tchakarian et de tant d'autres militants prestigieux: il avait fallu pour cela à L. Landini déployer beaucoup de force de conviction car Désiré était d'une modestie quasi-ombrageuse. Cela ne l'empêchait pas d'avoir un haut sentiment de sa dignité quand il s'agissait de défendre les analyses qu'il pensait justes et que cet ami de la langue française déployait dans un style vif, non dénué de causticité, dans les colonnes de "Solidarité de classe".

Désiré aura également joué un rôle important dans le comité mis en place pour rétablir l'honneur des innocents d'Outreau, parmi lesquels figurait l'indomptable prêtre-ouvrier boulonnais Dominique Wiel.

On doit aussi signaler l'engagement indéfectible de Désiré en faveur de Cuba socialiste. Avec le Père Jacques Gaillot, Désiré aura même concélébré une messe en faveur des Cinq de Miami en présence de l'ambassadeur de Cuba en France et l'ultime texte politique de notre camarade, publié aussitôt dans Granma, visait à défendre la Révolution cubaine en bute à d'incessantes attaques. M. l'ambassadeur de Cuba, apprenant dernièrement l'hospitalisation de Désiré, lui avait d'ailleurs adressé un message fraternel par l'entremise du journal "Initiative Communiste".

Nos larmes et nos poings levés saluent cet ami, ce frère, ce camarade, ainsi que tous ceux qui l'ont accompagné dans sa vie droite et généreuse. Désiré, nous sommes fiers de t'avoir connus.

Et notre dernier mot sera pour Suzanne, sa compagne de vie, de pensée et de lutte, ainsi qu'à sa famille d'Arras et à ses camarades prolétaires du pays ch'ti, que l'année 2013 aura très durement éprouvés. Le combat pour la renaissance communiste et internationaliste, pour la résistance patriotique à la casse de la France, pour la contre-offensive du monde du travail martyrisé par l'euro-libéralisme, continue.

Les militants du PRCF trouveront certainement le moyen de rendre un hommage militant plus massif à leur camarade à la rentrée d'automne, peut-être devant cette usine lensoise détruite où les ouvriers ont été durement exploités avant que leurs fils ne soient privés d'emploi industriel par la rapacité des grands actionnaires, qui font désormais produire ailleurs les câbles dont nous avons toujours besoin.

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