mardi 9 avril 2013

Communiqué de la FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE


Les politiciens UMP, Centre et PS qui violent la séparation laïque de l’Eglise et de l’Etat en gravant dans le marbre le statut clérical de l’Alsace-Moselle et en s’exhibant ès qualités dans des cérémonies catholico-vaticanes, sont les premiers à caresser l’islamophobie ambiante quand il s’agit de stigmatiser et de discriminer nos compatriotes musulmans ou présumés tels. 

Pour le PRCF, il faut à la fois en finir avec les discriminations d’Etat envers les citoyens musulmans (ou présumés tels) et appliquer bien plus fortement la séparation de l’Etat et des Eglises en cessant au minimum :

  • dans l’hexagone même et dans certains TOM (Guyane), de salarier des ministres du culte (Alsace-Moselle) ; 
  • de violer la constitution par la présence systématique de représentants de l’Etat aux cérémonies d’UN culte particulier, ce que rejettent d’ailleurs les chrétiens épris de laïcité qui ne veulent ni d’un Etat religieux ni d’une religion d’Etat ;
C’est pourquoi le PRCF diffuse le juste communiqué publié ci-dessous par la Libre Pensée. 8 avril 2013



FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE
Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée et de l’Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU)
10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS
Tel : 01 46 34 21 50 – Fax : 01 46 34 21 84 – Courriel : “Libre.Pensee@wanadoo.fr

Communiqué

Affaire de la crèche Baby Loup :
Quand Jupiter rend fous, ceux qu’il veut perdre !


Une campagne d’union nationale se déchaîne après la décision de la Cour de Cassation sur l’affaire de la salariée licenciée à la crèche Baby Loup. Rappelons que la plus haute Cour juridique avait rappelé à cette occasion la lecture française de la laïcité qui distingue la sphère publique dans laquelle la laïcité s’applique pleinement et la sphère privée dans laquelle la liberté de conscience peut se manifester librement.

Un bien curieux attelage

De toute part, les cris d’orfraie sont poussés pour étendre l’interdiction de la liberté de conscience dans la sphère privée. Ainsi, François Fillon qui en tant que Premier ministre a participé à la messe de béatification de Jean-Paul II au mépris de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat, ainsi Manuel Valls qui communie à qui mieux-mieux et qui refuse toujours de rappeler à la hiérarchie de la Gendarmerie qu’il est contraire au Code de Défense de participer es-qualité en uniforme d’apparat aux messes pour la sainte-Geneviève, ainsi Jean-Marc Ayrault - Premier ministre - qui a reçu récemment l’Eglise catholique (nonce apostolique en tête) à Matignon au mépris de la loi de 1905 et qui a aussi participé à la messe d’intronisation du pape François, ainsi Christian Jacob –Président du Groupe UMP à l’Assemblée nationale - qui est à la laïcité ce que l’hostie est à l’athéisme ; tous ces braves gens ont les yeux de Chimène pour les violations de la laïcité au profit du culte catholique, mais deviennent intransigeants par rapport à l’Islam.
Il est évident que, malgré leurs dénégations, c’est le problème des musulmans qui les agite. La Droite a couru et perdu pour rattraper les thèses du Front national aux dernières élections présidentielles. Une partie de la Gauche fait de même. On est en droit de s’interroger sur la sincérité des uns et des autres, aussi variable que leurs convictions.

Ils veulent nous refaire le coup de la proposition 46

On se souvient que le candidat François Hollande avait fait la proposition d’intégrer les 2 premiers articles de la loi de 1905 dans la Constitution. La Fédération nationale de la Libre Pensée avait manifesté son désaccord, car pour elle, la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat était déjà dans le Bloc constitutionnel.
Constatons que le Conseil constitutionnel a donné intégralement raison à la Libre Pensée sur cet aspect des choses, contre la meute des juristes au petit pied, dans sa décision du 21 février 2013. Rappelons aussi que le candidat Hollande avait rajouté la constitutionnalisation du Concordat, c’est-à-dire le mariage de la carpe et du lapin. La Question Prioritaire de Constitutionnalité sur le Concordat est tombée à pic pour sortir le candidat élu d’une mauvaise passe juridique. A croire qu’elle avait été déposée pour cela.
Ainsi l’union sacrée de triste mémoire est en train de se reformer pour imposer la laïcité dans les structures privées accueillant des enfants. D’ores et déjà, il est indiqué que les structures religieuses en seront dispensées du fait de leur caractère propre. Ainsi les crèches catholiques, Loubavitch, grassement financées par la Mairie de Paris pourront toujours publiquement marquer leurs caractères religieux.
Curieusement, le caractère sacré de l’enfant n’existe plus pour ces milieux religieux qui seront dispensés de respecter la liberté de conscience des enfants et des parents. Quelle hypocrisie !
Les mêmes veulent nous refaire le même coup. On s’agite dans le landernau sur la laïcité dans le privé, et à l’arrivée, on se retrouve avec le respect du caractère propre dans les structures religieuses. Quelle duperie !
Et on retrouvera les mêmes naïfs au rendez-vous qui seront toujours les éternels dindons de la farce. C’est grandiose ! 
La Fédération nationale de la Libre Pensée ne sera pas de cette forfaiture.

La solution véritablement laïque

Il existe pourtant une solution adéquate pour régler le problème. Il suffit que les associations qui gèrent une activité dans le privé, indiquent clairement dans leur objet et leur dénomination qu’elles sont laïques. A partir de ce moment-là, elles peuvent prescrire dans leur Règlement Intérieur que sont prohibés les signes religieux, car ils sont contraires à l’objet de l’association. La crèche Baby Loup n’a jamais précisé qu’elle était une association laïque, d’où l’arrêt de la Cour de Cassation.
Si d’un côté, le « caractère propre » religieux doit être respecté pour les structures religieuses, alors le « caractère propre » laïque doit l’être aussi pour les associations dont c’est l’objet. Il n’y a donc nullement besoin d’une nouvelle loi qui inventerait un OVNI juridique aux conséquences imprévisibles. De toute manière, une telle loi serait retoquée par le Conseil Constitutionnel, car elle serait contraire à la liberté de conscience instituée par la loi de 1905, qui est un des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République inséré dans le bloc de constitutionnalité.

Avec la Libre Pensée, exigez le respect de la loi de 1905, toute la loi de 1905, rien que la loi de 1905 !

Paris, le 8 avril 2013.

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