mardi 30 avril 2013

LA LUTTE DES TRAVAILLEURS DE PRESSTALIS

Se référant à l’accord tripartite signé en 2011 entre Presstalis, les éditeurs et l’Etat, puis validé par le tribunal de commerce de Paris pour une restructuration drastique du système de distribution historique, la direction de Presstalis a décidé en octobre 2012 de lancer une offensive sans précédent en voulant supprimer 1250 postes sur 2147, soit plus de la moitié des effectifs

C’est depuis cette annonce que les Travailleurs de Presstalis (ex.NMPP) sont entrés en lutte avec leur syndicat C.G.T., pour défendre non seulement leur emploi mais aussi le système de distribution issu de la loi Bichet de 1947 et des idéaux du conseil National de la Résistance pour garantir la pluralité de la presse.

En effet, cette catastrophe sociale serait doublée d’une catastrophe démocratique. La rentabilité économique ne peut pas être la règle d’or de la presse ! Le projet de la direction de Presstalis met en danger les fondements même de cette loi, qui garantit depuis 1947, la liberté et l’équité de la distribution des quotidiens et des magazines sur l’ensemble du territoire national, ainsi que la péréquation de leur coût. Les titres à faible ressource financière (vente ou publicitaire) sont directement menacés de disparition.

Jusqu’à présent, le système de distribution permettait à chaque citoyen d’avoir accès tous les jours de l’année, aux dépositaires de presse de son quartier, de son village et pouvait acquérir l’information écrite de son choix. Mais dès maintenant, les points de vente dans notre pays jugés pas assez rentables ne sont plus approvisionnés.

Pour arriver à css fins, la direction de l’entreprise, s’attaque à la charge de travail en sous traitant les produits les plus rentables, notamment les publications à forte valeur faciale. Géodis –société de transport et de logistique, filiale de la SNCF – en est le principal opérateur.

La lutte du personnel se situe donc sur deux axes : l’avenir du système de distribution et le refus net des licenciements qui sont programmés par la direction. C'est sur ces fondamentaux que les travailleurs de Presstalis articulent leurs actions

En direction des éditeurs (qui sont en même temps donneurs d’ordre et bénéficiaires du système coopératif puisqu’ils sont à la fois administrateurs et clients de presstalis) en empêchant la sortie de leurs titres par des arrêts de travail.

En bloquant des entrepôts sous traitante pour retarder la distribution des titres

En direction des pouvoirs publics, qui ont un rôle essentiel à jouer pour que la démocratie et le pluralisme puissent continuer à s’exprimer dans notre pays.

1-) Une délégation a été reçue au ministère de la culture par des conseillers, mais ils ont bien senti qu’il s’agissait d’une rencontre purement formelle.

2-) Le premier ministre qui avait été sollicité : pas de réponse !

3-) A son tour le Président de la République à été sollicité : Trois conseillers du Président de la République ont reçu une délégation dont il est sorti la désignation d’un médiateur.

4-) Ils ont été aussi auditionnés par les divers groupes parlementaires du Sénat.

Dans les entreprises du groupe, les militants avec leur syndicat C.G.T, ont proposé lors des négociations des projets alternatifs préservant l’emploi et les activités au sein des sites du groupe, chaque fois, la direction, sans contester la cohérence des projets proposés, a rejeté les propositions en se réfugiant derrière le mandat des actionnaires et éditeurs et l’accord tripartie signé en octobre 2011.

Loin de baisser les bras, les salariés, que ce soit en région parisienne ou en province sont bien décidés à combattre sur tous les terrains la logique du refus des licenciements programmés et la défense du système de distribution égalitaire. C’est seulement sur ces bases que les élus CGT reprendront les négociations avec la participation du médiateur.

La presse n’est pas un produit comme un autre. Certes elle est bouleversée par des mutations technologiques, mais rien ne justifie un tel virage par rapport aux principes votés après guerre au détriment d’une rentabilité accrue. Le système de distribution égalitaire chez chaque dépositaire est le garant de la liberté d’expression écrite. C’est pourquoi les patrons de presse de droite, liés au groupe capitalistes Dassault, Lagardère, Rothschild et Cie veulent le détruire.

Cette crise provient avant tout de la manière quasi-totalitaire dont la presse aux mains du capital et ses amis politiques de l’UMPS, bafouent l’information objective pour servir les puissants, dénigrer les luttes sociales, faire l’apologie des guerres impérialistes, répandre la pensée néolibérale, maastrichtienne et anticommuniste, en ignorant souverainement les aspirations et revendications de la Jeunesse et du peuple de notre pays

C’est pourquoi, le P.R.C.F. appuie chaleureusement depuis le début de leur lutte les salariés du groupe Presstalis.

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