lundi 8 juin 2009

Premières observations du PRCF sur le résultats des élections européennes- 7 juin 2009

L’aspect principal des européennes en France est l’abstention très majoritaire et en forte hausse de l’électorat en général et de l’électorat populaire en particulier. A ce chiffre, il faudrait ajouter les 781 000 votes nuls : au total, 61,5% des électeurs ont ainsi délégitimé les élections au « parlement » supranational. Loin d’avoir manqué à leur devoir citoyen comme le prétendait la campagne médiatique de culpabilisation, des millions d’électeurs ont de fait boycotté l’élection supranationale, comme l’ont fait d’ailleurs la grande majorité des autres habitants de l’UE : des chiffres à comparer avec la participation massive au référendum de 2005 qui avait vu l’éclatante victoire du « non », avec en tête du Non citoyen les ouvriers (73%) et les 18/25 ans (62%)….
 
Ainsi, malgré la censure totale qui a frappé les partisans de l’abstention citoyenne, malgré le harcèlement politique d’Etat dont les électeurs, y compris les jeunes des lycées publics, ont été la cible sur le thème de la pseudo-« citoyenneté européenne », la majorité des électeurs a fait la grève des urnes ; de manière très encourageante, les jeunes ont refusé le bourrage de crâne dont ils font l’objet puisque d’après les sondages, 72% des 1825 ans n’auraient pas voté ! De manière de plus en plus consciente, les Français, à l’avant-garde desquels se trouve la classe ouvrière et la jeunesse, portent condamnation de la sacro-sainte « construction européenne ». Plus éveillés politiquement que la gauche et l’extrême-gauche établies, la classe ouvrière et une bonne partie de la jeunesse saisissent de mieux en mieux que l’UE n’est qu’une dictature capitaliste, destructive du progrès social, des nations, de la paix et de la démocratie. En particulier, les Français n’ont pas oublié la manière dont l’UMPS en France, puis le « parlement » européen, ont violé le Non souverain émis par notre peuple en mai 2005 en adoptant le traité de Lisbonne.
 
Avec l’abstention-sanction à 60%, un seuil politique a été franchi : en France et dans d’autres pays d’Europe, l’électorat populaire, a compris qu’il n’y a définitivement rien de bon à attendre de l’UE. Après le non de mai 2005 à l’euro-constitution, c’est la seconde rupture citoyenne et de classe majeure de notre peuple avec cette « construction européenne » capitaliste et supranationale qui est le vrai programme commun de l’UMP, du MODEM, du PS et des « Verts », Cohn-Bendit en tête. Ainsi, la fracture de classe s’aiguise dans le pays entre les « élites euroconstructives » de tous bords, et la nation laborieuse : là est la donnée politique majeure sur laquelle une alternative progressiste doit faire fond à l’avenir.
 
Cette abstention massive est d’abord l’effet de l’expérience sociale cruelle subie par notre peuple depuis les traités de Rome et de Maastricht, avec leur cortège de casse sociale généralisée. Sans bien entendu revendiquer la paternité de cette abstention massive, le PRCF est fier, avec ses moyens modestes, d’avoir mené une campagne militante dynamique en direction des masses pour l’abstention citoyenne. Il a ainsi contribué à rendre vie à l’idée léniniste d’avant-garde populaire en lançant des mots d’ordre percutants, exigeant le retrait de la France de l’UE et appelant à une nouvelle République sociale et souveraine en marche vers le socialisme.
 
Les résultats des partis établis, qui ont tous joué leur rôle de rabatteurs de l’UE, doivent être fortement relativisés car tous ceux qui ont cautionné l’élection supranationale sont visés par l’abstention-sanction.
 
Parti « majoritaire », l’UMP, qui regroupait pourtant l’essentiel des droites, n’obtient que 12% des inscrits. Au demeurant, l’avenir du pays se jouera dans les luttes de l’automne, et non dans le consensus droite/PS/Verts du « parlement » non représentatif de Strasbourg.
 
Le PS est de plus en plus REJETE par la classe ouvrière qui ne lui pardonne pas d’avoir voté le traité de Lisbonne, de piloter la mondialisation capitaliste à travers Strauss-Kahn (FMI) et Lamy (OMC) et d’être un pilier de cette intégration européenne qui tue notre pays. Le PS est à la fois déserté par les ouvriers et par les « bobos », que le pouvoir UMP rabat ostensiblement vers le social-libéral Cohn-Bendit. Comme toute la social-démocratie européenne (le SPD allemand est en chute libre), le PS est entré dans une crise potentiellement explosive. Cela peut être une chance pour le mouvement populaire si et seulement si les vrais communistes s’unissent pour appeler ensemble à sortir la France de l’UE, pour accuser le capitalisme, refuser l’euro-criminalisation du communisme et avancer la perspective d’une société socialiste.
 
Cependant, une partie des classes moyennes, et c’est préoccupant, se détache du PS pour se tourner vers les ultra-européistes de Cohn-Bendit. Il faut démasquer cet anticommuniste de toujours, qui est aux avant-postes de la casse de l’euro-fédéralisation de la République française et qui veut cyniquement régionaliser nos services publics. Quant à Bayrou, il paie son double langage, écartelé qu’il est entre son discours républicain et l’engagement notoirement atlantique, libéral et antinational de son parti eurofédéraliste, le MODEM.
 
Enfin, les dirigeants de la « gauche de la gauche » peinent à « vendre » leur mensongère « réorientation sociale de l’UE », qu’il s’agisse du NPA, qui parvient médiocrement à mobiliser l’électorat jeune, ou du PC « euroconstructif » de M.-G. Buffet, qui ne se sauve qu’en apparence en se dissolvant dans le Front de gauche et en s’effaçant derrière Mélenchon. Celui-ci ne cache d’ailleurs pas sa volonté de construire une nouvelle social-démocratie « de gauche » sur les ruines du PCF, dont certains dirigeants ne demanderaient pas mieux. En réalité, dans les villes ouvrières l’abstention-sanction frappe aussi les euroréformistes du « Front de gauche » (à Calais, ville de l’ex-maire « communiste » et eurodéputé Jacky Hénin, seuls 18% des électeurs se sont déplacés !).
 
Sans retrouver son étiage antérieur, le FN fait à nouveau des scores inquiétants, notamment dans les régions ouvrières où l’industrie est démolie au nom du libre-échange européen. Certes, la politique xénophobe de l’UMP nourrit l’extrême droite, mais surtout, il est irresponsable que la gauche et l’extrême gauche établies abandonnent le drapeau national au FN : il faut au contraire, comme le firent les Communards, Jaurès et le PCF de P. Sémard, M. Thorez, J. Duclos et B. Frachon, afficher le patriotisme républicain et l’internationalisme prolétarien, car le combat pour une issue socialiste à la crise du capitalisme est inséparable du combat pour l’indépendance nationale.
 
Le PRCF, qui a lancé des appels unitaires à l’abstention avec d’autres organisations communistes, mais aussi avec des organisations et personnalités républicaines non communistes, propose aux communistes qui ont milité pour l’abstention et même à ceux qui ont finalement voté pour Mélenchon-Buffet, de lancer ensemble une campagne de masse pour sortir la France de l’UE du capital. Cela permettrait de catalyser dans l’action la renaissance du vrai PC indépendamment de l’appareil du PC euroconstructif, qui est pieds et poings lié au PS et au « parti de la gauche européenne »…
 
Le PRCF invite aussi les républicains à débattre de la nécessité d’un Front Républicain pour l’Alternative populaire, patriotique et progressiste( FRAPP !), qui passe là encore par l’appel à résister à Sarko-MEDEF, à dénoncer l’euro-fascisation du pays, et à sortir la France du broyeur que constitue l’UE du capital.

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